Qui suis- je ?
Je suis le Moulin du Vigneau, le dernier Moulin Cavier publique de Saumur.
Faites plus ample connaissance avec moi grâce à mon histoire.
Jusqu’au siècle dernier les moulins à vent faisaient partie du paysage Saumurois, surtout les Moulins Caviers, particularité de Saumur.
"Ainsi, je suis né au milieu du XVIIIe siècle, vers 1780, au sud des Jumeaux et nous étions deux moulins.
En effet, nous fonctionnions en couple. Le premier écrasait simplement le grain et donnait de la mouture ; il s’appelait le moulin mouturier et le second, lui, affinait grâce à ses meules pour produire de la farine destinée aux boulangers, il était dit "fromentier"."
"Ne me demandez pas lequel j’étais, j’ai oublié ! J’aime à croire que j’étais fromentier puisque dans mon histoire, mes ailes ont été remplacées, par un moteur à gaz."
"Nous avons eu plusieurs propriétaires meuniers :
De 1790 à 1825 nous étions dans le patrimoine de la famille Mariet et fils, puis en 1851 celle de Louis Brard, ensuite Victor Davy. De 1856 à 1866 à Georges Gautier, en 1861 à Jacques Guitton, en 1872 à Pierre Gauray.
Nous avons vécu un drame, entre 1851 et 1856, le décès de la fille de Victor Davy, emportée par une de mes ailes.
Ensuite, au milieu du 19ᵉ siècle la meunerie est sur son déclin, remplacée par l’apparition de la mouture industrielle. Aussi, en 1916 à l’aube du XXe siècle, j’ai capitulé et suis devenu une masse vouée au silence et à l’inaction.
Cependant, je fus encore occupé par Victor Davy (fils) jusqu’à la 2ᵉ guerre mondiale puisqu'en 1941, il est devenu le syndic lors de la mise en place du Syndicat corporatif agricole. Il organisait les réquisitions des récoltes et du bétail.
Après sa mort, à la deuxième guerre mondiale, je vis mes pierres disparaître, les Saumurois les ont prises pour leur maison, leur jardin etc. mais je suis resté debout."
"Dans les années 1980, j’eus du mal à résister à l’assaut des pelleteuses qui se mirent en ordre de marche pour la construction de la cité qui m’entoure aujourd’hui.
C’est à cette époque, qu’une partie de ma vie a disparu dans un éboulement.
C’était sans compter sur la ténacité du pharmacien du quartier, dit des "Hauts Quartiers", Monsieur Renouard, qui s’est battu pour ma survie.
Ses efforts ont été récompensés et je fus épargné de la démolition. Pour ce faire la Ville me racheta pour un franc symbolique à l’OPHLM, et je deviens le dernier Moulin Cavier public de Saumur.
Dans la continuité, Monsieur Renouard créa, une Association de Sauvegarde qui a pour but la mise en sécurité et la sauvegarde de mes vestiges.
Mais ce ne fut pas un succès et je suis de nouveau retombé dans l’oubli."
"Pourtant en 1998, une équipe de bénévoles passionnés par la vie des moulins et pleins de bonne volonté décide de relancer l’Association et d’œuvrer à ma survie avec peu de moyen et beaucoup de débrouille."
"Tout au long de l'année, ils organisent diverses manifestations afin de m'animer, de me faire connaitre dans le but de me restaurer.
Développer un projet qui rassemble le maximum de personnes autour de moi afin que je ne tombe pas de nouveau dans l'oubli et que je sois plus qu'un fragment de mémoire collective..."
"En 2018, les bénévoles de l'Association ont décidé de me doter d'"ailes numériques"."
"Avec le lancement de mon site web, le déploiement de ma présence sur les réseaux sociaux que ce soit sur Facebook ou Instagram où je commence, modestement, à me faire connaitre !"
"Peut-être qu'un jour, je ferais des défis sur TikTok ou des streams gaming sur Twitch... Je verrais bien..."
"Ce n'est pas parce que suis un vieux monument, que je ne suis pas à la page ! "
"N'hésitez pas à me suivre sur les divers réseaux, à consulter de temps en temps mon site web et bien sûr et surtout de venir me voir !"
"Quant à moi, je rêve toujours de retrouver mes ailes !"
Sources :
"Le Saumurois des Moulins" - Nicolas Jolivot
"Les Moulins à vent de Saumur" - Colonnel SAVETTE
"Au temps des Moulins à vent" - Jean Guilbaud